Tout ce que vous voulez, est de l'autre côté de la peur.Gregg Braden ... Dans le domaine des pathologies, la manière de penser du "malade" est la maladie première qu'il convient de guérir.la loi de l'intention et du désir
vendredi 28 février 2014
Le secret de la Physique Quantique Dr Lipton
La physique quantique avec le point de vue
du professeur Dr Bruce LIPTON !
Elle démontre que la matière et l’esprit sont indissociables, que la science et la spiritualité doivent marcher ensemble pour que enfin nous puissions comprendre ce formidable mécanisme qu’est le corps humain.
Autoguérison - Régénération du corps humain. Comment guérir certaines parties du corps ?
Autoguérison - Régénération du corps humain. Comment créer des cellules parfaites pour les parties du corps qui ne fonctionnent pas ?
- Extrait d'atelier (2005) Abraham-Hicks - Loi d'Attraction
- Extrait d'atelier (2005) Abraham-Hicks - Loi d'Attraction
samedi 22 février 2014
Le champ unifié, la découverte qui va transformer notre monde, Nassim Haramein
Nous baignons, explique Nassim Haramein dans une énergie fondamentale qui est à la source de la création du monde physique. Cette énergie c'est le vide, ou l'espace qui nous entoure. Cet espace cependant n'est pas vide dans le sens usuel du terme mais plein d'énergie, une énergie qui connecte absolument tout. Ces nouvelles découvertes en physique vont avoir un impact majeur, nous dit Nassim Haramein, sur notre façon de vivre individuellement et collectivement.
lundi 10 février 2014
LA MÉDITATION DE L'ETREINTE
Quand nous serrons quelqu’un dans nos bras, nos cœurs sont reliés et nous savons que nous ne sommes pas des êtres séparés. Embrasser avec notre pleine conscience et notre concentration peut apporter la réconciliation, la guérison, la compréhension et beaucoup de bonheur. La pratique de l’étreinte, réalisée en pleine conscience, a déjà aidé tant de personnes à se réconcilier avec les autres : des pères avec leurs fils, des mères avec leurs filles, des amis entre eux ...
Nous pouvons faire la méditation de l’étreinte avec notre partenaire, une amie, notre fils, notre fille, notre frère, notre sœur, nos parents et même avec un arbre. Nous nous inclinons abord devant l’autre personne en étant bien conscients de la présence de chacun d’entre nous. Puis, nous prenons trois respirations profondes et nous savourons ce moment. Nous ouvrons les bras et nous nous embrassons. Nous restons dans cette position le temps de trois respirations. Avec la première respiration, nous sommes parfaitement conscients de ce moment unique et nous sommes très heureux. Avec la seconde respiration, nous sommes conscients que l’autre personne est ici, vivante dans nos bras, en ce moment, et nous sommes très heureux. Avec la troisième respiration, nous sommes conscients que nous sommes ici, ensemble , sur cette Terre, et cela nous remplit de Joie. Puis nous relâchons notre étreinte et nous nous inclinons tous les deux pour nous remercier.
Quand nous nous embrassons de cette manière, l’autre personne devient plus réelle et plus vivante. Nous n’avons pas besoin d’attendre que l’autre personne soit sur le point de partir. Nous pouvons l’embrasser dès maintenant et recevoir sa chale ur et sa stabilité dans le moment présent.
L’étreinte est une pratique de réconciliation très profonde, et, malgré le silence, le message peut surgir très clairement :
" Chéri(e), tu es très précieux( se) pour moi. Je suis désolé(e), je n’ai pas été très attentif( ve) et prévenant(e). J’ai fait une erreur. Permets-moi de faire un nouveau départ. Je promets ... "
Thich Nhat Hanh
vendredi 7 février 2014
jeudi 6 février 2014
LE SECRET DES SONS BINAURAUX
Le son binaural connaît, depuis quelques années, un véritable succès dans le monde du développement personnel.
Une musique binaurale de qualité peut favoriser l’entrée dans de nombreux états de conscience, de la méditation à la concentration, avec un minimum d’effort du participant.
Une musique binaurale de qualité peut favoriser l’entrée dans de nombreux états de conscience, de la méditation à la concentration, avec un minimum d’effort du participant.
Rythme cérébral
Pour comprendre l’utilité de la musique binaurale, il faut faire un petit détour du côté de l’activité de notre cerveau. L’activité de notre cerveau peut se mesurer à l’aide de l’électro-encéphalographie. A l’aide de ces mesures, les scientifiques ont déterminés que notre cerveau fonctionne selon plusieurs rythmes cérébraux.
- A son état de pleine activité le cerveau est en rythme Bêta (supérieur à 12 Hz): concentration, réflexion, anxiété, action.
- Lorsque nous prenons un instant pour nous détendre, fermer les yeux, nous relaxer, méditer, le rythme du cerveau ralentit et passe en rythme Alpha (entre 8 et 12 Hz). Dans ce rythme, l’activité des deux hémisphères cérébraux s’harmonise et permet une pensée plus créative, intuitive, ouverte vers des états différents de conscience.
- Lorsque le rythme du cerveau ralentit encore, il passe dans le rythme Thêta (entre 4.5 et 8 Hz), c’est l’état d’endormissement mais aussi d’un type très avancé de méditation.
- Et si le rythme du cerveau ralentit encore, il passe dans un état proche de l’inconscience, c’est le rythme Delta (inférieur à 4 Hz), ou la pensée est éteinte pour ne laisser la place qu’aux fonctions vitales, pendant certaines phases du sommeil.
A l’aide de la méditation, de la relaxation ou de la concentration, une personne est capable de changer son rythme cérébral, passer d’un état actif (Bêta) a un état relaxé (Alpha). Mais cela demande un effort et de l’entraînement, ce que la vie de tous les jours ne nous permet pas forcément.
Battement binaural
Le battement binaural ou son binaural (binaural beats en anglais) est un effet sonore très particulier. Un son sur une fréquence spécifique est diffusé dans une oreille (par exemple 315 Hz), un son sur une autre fréquence est diffusé dans l’autre oreille (par exemple 325 Hz), le cerveau traite les deux sons et les mélange causant la nette perception d’un troisième son, qui pourtant n’est pas sur la bande musicale (dans notre exemple 10 Hz ce qui correspond au rythme Alpha). Lorsque le cerveau reçoit un signal proche d’un de ses rythmes cérébraux, par effet d’entraînement, il se met à fonctionner sur ce rythme cérébral. Pour cela il faut juste une paire d’écouteurs stéréo. Selon le dosage précis de fréquences utilisées, l’effet sera relaxant ou dynamisant, facilitant la méditation, l’hypnose ou les rêves lucides.
Dans le cas de la méditation, il suffit juste de s’assoir les jambes croisées sur un coussin, de mettre un casque et d’écouter avec attention la musique binaurale appropriée.
Dans le cas d’une relaxation, de l’auto-hypnose ou de la créativité une position détendue ou allongée est suffisante pour écouter la musique en se relaxant et s’endormir n’est pas contre-indiqué.
Dans le cas des rêves lucides, pour avoir le maximum d’efficacité, la musique binaurale doit s’écouter pendant sa sieste ou pendant une interruption du sommeil. L’interruption du sommeil est une méthode clé pour obtenir des rêves lucides. Mais un rêve lucide peut avoir toute une gamme de niveaux de lucidité, l’onironaute cherchera donc à produire essentiellement un rêve pleinement lucide ou super lucide. Dans ce contexte, l’activité effectuée avant la sieste de l’après-midi ou durant l’interruption du sommeil semble jouer un rôle essentiel. Méditer et donc produire des ondes Alpha tend à éclaircir l’esprit et produire des rêves avec des niveaux de lucidité élevés. Oui … mais … Se mettre à méditer à 6h du matin pendant une interruption du sommeil alors que l’on arrive déjà à peine à garder les yeux ouverts n’est pas vraiment facile… Alors que lancer son baladeur, mettre ses écouteurs et s’allonger c’est un peu plus simple.
mercredi 5 février 2014
Changez Vos Pensées, Changez Votre Vie - Tao Te Ching - Dr Wayne Dyer (sous-titres français)
Dr Wayne Dyer interprète le Tao Te Ching à la télévision publique américaine : un concentré de sagesse accessible à tous
samedi 1 février 2014
Film documentaire sur le Dr Leonard Laskow, guérir avec l'amour
Médecin obstétricien, il fit ses études de gynécologie à l'université de Stanford (USA) puis étudia et développa le pouvoir guérisseur de l'amour pendant plus de 30 ans.
Le Docteur Laskow enseigne la guérison HOLOENERGETIQUE et l'EVEIL DU SOI aux professionnels de santé ainsi qu'à toute personne qui s'y intéresse. Il est l'auteur du livre « L'Amour, Energie Subtile de la Guérison ».
Il pratique la guérison holoénergétique dans son cabinet à Ashland dans l'Oregon (USA).
Le Docteur Laskow enseigne la guérison HOLOENERGETIQUE et l'EVEIL DU SOI aux professionnels de santé ainsi qu'à toute personne qui s'y intéresse. Il est l'auteur du livre « L'Amour, Energie Subtile de la Guérison ».
Il pratique la guérison holoénergétique dans son cabinet à Ashland dans l'Oregon (USA).
Autobiographie chamanique de Mikkal
Préambule
En tant que traductrice j’aimerais avertir les lecteurs que je suis une apprentie de Mikkal et que je ne connais pas toute la terminologie de la psychologie, surtout Jungienne. J’apporte donc mes connaissances linguistiques très limitées et certains termes sont traduits au plus près de ce que je pouvais trouver selon mon entendement.
Merci de votre compréhension.
Eva Morales
Autobiographie chamanique de Mikkal
A mes yeux, il y a deux façons bien connues de prendre le chemin chamanique. Les deux passages comprennent l’appel à un mode de vie chamanique. L’une des façons est que l’appel vienne à vous de façon inattendue : cela vous arri ve et vous n’avez que peu de choix en la matière. L’autre façon est qu’il existe un désir ou appel naturel intérieur pour prendre le chemin du chamane. Chacun de ces passages est tout aussi bon l’un que l’autre, et les deux chemins vous appellent à vivre votre vraie vie. Mon chemin s’est présenté de la première façon.
Quand j’avais 12 ans mon père m’a donné son studio comme chambre à coucher. Il s’agissait d’un grand espace avec une grande librairie séparée : des doubles fenêtres faisaient face à la forêt, qui n’était qu’à quelques mètres, et j’avais une salle de bains privée. J’étais un être solitaire et j’adorais me cacher dans la bibliothèque. J’aimais être assis à mon bureau près de la fenêtre et contempler la forêt. Souvent je grimpai par la fenêtre de la salle de bain pour me rendre sur le toit et regarder le coucher de soleil par-dessus les arbres et en automne et hiver admirer les arbres se profiler devant des ciels magenta. Je passais beaucoup de temps à joue r dans la forêt et à l’explorer. Un jour arriva enfin, où j’apportai des arbres dans ma chambre à coucher. Je rassemblais quelques grandes branches et les érigeais dans les quatre coins de ma chambre : je les peignais avec des couleurs fluorescentes afin qu’elles luisent dans la nuit. Ce fut une forêt magique dans la nuit; un espace de rêve dans lequel je m’attardais à explorer mes sensations et de vastes domaines d’imagination. Des petites fables émergeaient de ces rêveries, telles des fougères et des herbes poussant sur le sol de la forêt. Occasionnellement, des comètes traversèrent le ciel enchanté de ma chambre à coucher.
Un soir, quand j’avais à peu près 18 ans, je grimpai sur le toit pour regarder le coucher du soleil comme je l’avais fait tant de fois auparavant. Et cela est arrivé. La lumière dorée baignait l’épais feuillage de la forêt et le dessus des arbres; le brouillard du soir se posait comme de la fumée. De ce brouillard, comme formant une sorte de mira ge, une claire vision de mon futur a lentement pénétré ma « vue » – je me voyais clairement travaillant dans une forêt quelque part dans le monde, en train de guérir des gens comme si je les aidais à se reconnecter à l’esprit divin. Je savais alors que ceci allait être ma raison de vivre. J’appelle cela mon “premier éveil” mais je l’ai complètement mal interprété en pensant que “je devais devenir un pasteur chrétien”. Ainsi, au fil du temps, je suis allé au séminaire, je fus ordonné et j’eus une paroisse pendant trois ans. J’avais du plaisir à donner des cultes, spécialement pendant les changements de saison et les jours saints et j’aimais vraiment le travail de conseiller. La paroisse a grandi rapidement du fait de l’accroissement des activités pastorales et de conseils. Un ancien plutôt conservateur est venu se plaindre à moi en privé, me disant que l’église était plutôt devenue une policlinique. Bientôt il est devenu clair à mes yeux que d’être un pasteur chréti en n’était pas le bon moyen pour moi spirituellement ou socialement. J’étais plus un guérisseur spirituel qu’un pasteur. Ainsi je me suis résigné et j’ai pris un travail dans un centre de conseils. Ceci fût un acte décisif qui changea ma vie, car je me mis à conseiller de façon intuitive, faisant confiance à l’esprit divin pour me guider.
Les résultats furent étonnants, mais j’étais désorienté du fait que je savais comment faire des choses qui ne figuraient pas dans les livres de conseillers. Je ne savais pas ce que je faisais ou pourquoi cela fonctionnait. Je le faisais simplement. Puis un “deuxième éveil” se présenta. J’avais environ 32 ans.
Pendant des années j’avais remarqué des ailes d’oiseaux et des plumes dans les ombres des arbres durant la nuit. Je pensais que cela était normal et que n’importe qui pouvait voir ces ailes majestueuses. Je fus surpris quand je réalisai que ce ne fut pas le cas. Une fois que j’ai réalisé que je voyais d’une façon visionnaire et l es autres gens n’avaient pas les mêmes expériences, ceci devenait de plus en plus intéressant. Je commençai à vraiment prêter attention à ce que je “voyais”. Je m’asseyai dehors la nuit et regardai un arbre en particulier. Il se transforma en un arbre particulier et magique, avec un énorme serpent multicolore rampant dans ses branches.
Je pouvais regarder cet arbre à n’importe quel moment et au bout de quelques secondes je voyais ce serpent. Rapidement cette activité visionnaire s’est accrue. Je me rendis au travail en voiture un jour quand la route devant moi s’est fissurée et ouverte en un énorme abysse dans lequel ma voiture a plongé. Il y avait des êtres hallucinants dans les profondeurs; des dieux et des esprits, des visages et des masques luisants. En dessus de l’abysse se dressait un gigantesque oiseau-tonnerre. Je savais que j’étais entrain de conduire la voiture et que je devais me sortir de cette transe.
Quelques jours plus tard, en travaillant dans mon s ous-sol, je sentis un besoin spontané et urgent de danser. Je commençai à danser et remarquai que l’oiseau-tonnerre était là, dans la pièce avec moi. Nous nous fondions l’un dans l’autre puis nous séparions. Puis je tentai de me fondre en lui à nouveau mais cette fois-ci ce fut une expérience différente. Je le sentis comme un esprit humain.
Il parlait à l’intérieur de moi et me disait qu’il était mon arrière-grand-père Cherokee et qu’il était temps pour moi que je me réveille et que je réalise qui j’étais et ce que j’étais sensé faire ici-bas.
A ce moment-là je sus que j’avais besoin d’assistance pour m’aider à trouver le sens à ces expériences et à les contrôler. Je ne pensais pas du tout que j’étais fou – peut-être que je l’étais – mais je savais que j’avais besoin d’une sorte de maître. Je sentais que ce que j’étais entrain d’expérimenter était empreint d’un grand sens et que cela concernait mon travail dans cette vie.
Ce ne fût pas facile de trouver un maîtr e d’initiation il y a 30 ans. Je savais ce qu’un psychiatre ferait de moi. Finalement j’ai trouvé un superbe psychanalyste Jungien, T.J. Kapacinsakas, qui m’a déclaré qu’il était familier à ces phénomènes, qu’il appelait “éveil chamanique”. Il me dit que je devais entrer en contact avec un chamane et m’envoya dans l’Ontario du Nord pour deux semaines, où je reçus de l’aide et je fis une Quête de Vision sur le lac de Temagami, dans le territoire des Quêtes de Vision près de Bear Mountain. J’y ai rencontré Dave Knudsen qui conduisit la Quête et c’était lui, le maître d’initiation dont j’avais besoin à ce moment-là.
Durant cette quête je me suis profondément connecté à de nombreux esprits de la forêt, j’eus beaucoup de visions mais la principale, la vraie vision était une simple pierre, une pierre d’un brun bleuté, posée en face de moi. Je la touchai, la frottai plusieurs fois. Je l’ai humectée avec de l’eau en utilisant mes mains, et elle brillait avec des taches argent ées. J’étais attiré par sa solidité et sa simple beauté terrestre. Puis une voix silencieuse émergea “ceci est le noyau et l’essence de Toi et de ton travail de Vie; de vivre à partir de ce noyau solide qu’est le coeur et aider les autres à en faire autant.” Je réalisai que cette pierre était un talisman symbolique de ce que ma vie et mon travail devaient être.
J’ai interpellé le Grand Esprit et les esprits du lieu que je sentais près de moi et leur disais “je n’ai pas de maître, personne pour m’aider sur ce chemin.” La voix est revenue “nous allons t’apprendre” et je répondis “mais je devrai trouver une façon de pratiquer et d’en vivre”. Puis une voix silencieuse émergea et me dit que non seulement je pourrais mais je devrais me rendre à l’Université de Chicago, étudier et créer des structures pour y travailler. Des structures qui seraient une aide pour les autres et pour moi-même, dans le but de réveiller la culture moderne afin qu’elle soit à nouveau à coeur ouvert et honorant la terre.
J’ai donc écrit à Mircea Eliade, la seule figure que je connaissais qui était associée à des études chamaniques à Chicago. Ce fût lui qui introduisit le chamanisme au monde moderne il y a presque 60 ans avec son livre CHAMANISME : LES TECHNIQUES ARCHAIQUES DE L’EXTASE. J’avais de la chance ! Eliade me répondit et me convoqua. Je fis plusieurs voyages à son appartement de Hyde Park. Il me conseilla des lectures, me donna une structure conceptuelle, et ma première guidance comment procéder. Il m’invita à venir à Chicago pour étudier. La santé d’Eliade se déclinait à l’époque, il souffrait terriblement d’arthrite. Avant que j’arrive pour étudier avec lui académiquement à Chicago, son énorme bibliothèque personnelle a pris feu. Ce fut une grande perte pour lui et le signe qu’il arrivait à la fin de sa vie. Il décéda peu de temps après. J’étais dans une grande détresse et je ne savais avec qui étudier maintenant. J’ai vite eu connaissance du travail de Robert L. Moore, l’analyste Jungien et le collaborateur Victor Turner sur la structure et procédure des rituels. Le Dr Moore, lui aussi profondément influencé par Eliade a écrit un livre sur l’Archétype de l’initiation et le maître d’initiation. Ce fut Moore qui inventa ce terme “ritual elder/maître d’initiation”. Je me suis donc enrôlé tout à la fois à l’Université de Chicago, le séminaire théologique de Chicago, et l’Institut C.G. Jung de Chicago et avec l’encouragement du Dr Moore j’ai été capable de concilier et coordonner mes études de Jung et du chamanisme et finalement l’éthnopsychologie et l’antropologie médicale. Ce fût un régime d’études très riche. Plus tard il me demanda d’écrire un livre à ce sujet pour sa série dans Paulis Press sur Jung et la spiritualité. C’est ainsi qu’est né le livre JUNG AND SHAMANISM IN DIALOGUE (Jung et chamanisme en dialogue).
De nos jours, de nombreux chamanes-psychothérapeutes ont commencé par être psychologues ou thérapeute s et sont ensuite devenus chamanes. Pour moi cela s’est produit dans le sens inverse; le point crucial de mes études était de trouver des façons de m’adapter à la société moderne et de trouver des voies pour communiquer la valeur du chamanisme au monde moderne.
Robert L. Moore était ma première chaire de doctorat, et sous sa guidance j’ai tant appris en matière de direction d’initiations. Bientôt je me concentrai sur un deuxième doctorat en étant admis dans la classe du grand antropologiste médical Sudhir Kakar à l’Université de Chicago.
Fondamentalement, par ses propres recherches plus récentes Kakar a comblé un vide, laissé par Eliade pour moi et d’autres. Kakar a passé 3 ans sur le terrain, avec des chamanes indigènes, les interviewant, les filmant, comparant les idées avec les thérapies modernes et la psychanalyse.
Il a publié ses découvertes dans un livre célèbre : CHAMANES, MYSTIQUES ET MÉDECINS, et dans une variété de films documentaires. Il a développé l e nouveau domaine de la psychologie culturelle et a été le mentor de Erik Erikson à Harvard pour l’écriture de GHANDI’S TRUTH.
Mais dans cette classe, dans laquelle il n’y avait que des places debout, nous visionnions les films ethnographiques que Kakar avait tournés de chamanes du sud-est de l’Asie. Nous traduisions et analysions les aspects communs et les différences entre les structures et les procédures des guérisons rituelles. Robert Moore m’avait donné les ”yeux” pour voir des choses que sinon je n’aurais pas vues chez ces chamanes pratiquant leur art de guérison.
J’étais grandement inspiré et encouragé par le Dr Kakar, car grâce à son travail j’ai trouvé une voie pour amener au grand public une prise de conscience et une légitimité du pouvoir guérisseur que le chamanisme pouvait apporter à la culture moderne occidentale, imbue de matérialisme et de rationalisme. Un jour, j’ai rassemblé mon courage et j’ai demandé au Dr Kakar s’il voulait bien faire une confé rence dans mon comité de dissertations et il a généreusement accepté.
Mais pendant cette conversation je lui ai parlé de mon propre travail et expérience chamaniques.
Il fut fasciné et voulait connaître des détails de mon histoire. La prochaine chose portée à ma connaissance, était que je devenais le sujet d’une matière de diverses classes. Le titre du cours était “Systèmes de guérison à travers les cultures”. Kakar me considérait comme un spécimen de terrain de l’Amérique du Nord, donnant un document humain vivant aux étudiants et aux professeurs d’anthropologie, de divinités et de sciences comportementales.
Ce fût étrange et en même temps exhilarant, car tout à coup je retrouvais mon ancienne façon de vivre et de travailler devenir un sujet d’intérêt primordial. Le plus étrange est que plusieurs autres étudiants sortaient de leur cachette pour parler de leurs propres expériences chamaniques. Nous formions un petit consortium nous réunissant une fois par semaine po ur partager des idées et apprendre les uns des autres. Ce fût un sentiment magnifique d’avoir des pairs, et rapidement j’appris comme il était important et encourageant pour des chamanes (débutants ou affirmés) d’avoir une communauté. Une des grandes amitiés qui s’est forgée pendant tout ce temps était avec Dr David Dalrymple, un analyste Jungien intéressé par le chamanisme et la psychologie archétypale et qui travaillait sur son deuxième doctorat et était mon camarade de classe. Il attira mon attention sur quelques thèmes initiatiques chamaniques qu’il observait chez ses patients analysés.
A la fin de mes études à Chicago, j’avais écrit deux livres, PSYCHOTHERAPY AND THE SACRED (la psychothérapie et le sacré) et JUNG AND SHAMANISM IN DIALOGUE (Jung et le chamanisme en dialogue). Ces deux livres m’ont aidé à développer une structure solide et éthique pour l’intégration du chamanisme et de la psychothérapie dans un contexte moderne, et avec le temps ils ont aidé d’autr es à faire de même. D’une part grâce aux propos de Kakar sur la couverture de mon livre et d’autre part parce que mon ami David Dalrymple, qui est maintenant président de la National Association for the Advancement of Psychoanalysis (NAAP), un collège certifiant pour des psychologues Freudiens, Adleriens et Jungiens, mon livre a été soumis au comité du Gradiva Awards en vue d’être nominé. Le résultat fût que en 1996 PSYCHOTHERAPY AND THE SACRED a gagné une nomination Gradiva Award pour sa contribution à la psychanalyse et spiritualité, à l’Université de New York. J’en serai toujours reconnaissant à mon ami David Dalrymple. Il m’a aidé à entrer dans la culture, ce qui fût une de mes raisons principales d’avoir été à Chicago. David Dalyrimple m’a présenté à James Hillman et Robert Bly et m’a placé à côté d’eux à la table du dîner du Gradiva Awards à l’Université de New York. L’échange d’idées entre nous fût un événement que je n’oublierai jamais. Hillmann, connu pour sa psycho logie de l’âme archétypale a reçu un prix Gradiva pour son documentaire sur la dépression appelé “Something Blue”. Bly a reçu un prix Gradiva pour sa contribution à la psychanalyse par la poésie. Ce fût Bly qui engendra le “men’s movement” (mouvement de l’homme) avec son livre pionnier IRON JOHN mais ce fût sa poésie qui a touché les paysages intérieurs (inscape) de désolation et a fait croître la conscience écologique et honorant la terre.
Mon deuxième livre JUNG AND SHAMANSIM IN DIALOGUE en est à sa deuxième édition et est utilisé comme texte de référence dans les Instituts Jungiens et de nombreux programmes psychologiques à travers les Etats Unis et l’Europe. Ces livres, ainsi que mon éducation entière à Chicago ont été inspirés et en partie dirigés par mes propres “guides spirituels” qui m’ont aidé à voir des choses et à écrire des choses qui ont crée les structures conceptuelles et légitimes dans lesquelles je pouvais travailler. Tout ceci, y compris le prix Grav ida fût une sorte de rite de passage pour moi, qui m’a convaincu que je pouvais et que tout un chacun pouvait créer et apporter de réels changements dans le monde.
Pendant et après Chicago je bâtissais un grand centre de consultations dans le sud-ouest du Michigan et commençais à travailler avec deux de mes mentors chamaniques. Ai Gvhdi Waya fût mon enseignant métis Cherokee et don Alverto Taxo mon enseignant Kichwa équadorien. Je n’ai pas cherché Waya. Elle est une chamane métis-Cherokee venant d’une longue lignée de guérisseurs par le clan des loups de son père. Elle avait lu quelque chose que j’avais écrit, vu que je traitais de Jung et du chamanisme et elle pensait que je pourrais bénéficier d’une initiation de sa part avec deux autres Jungiens. Au début des années nonante je voyageais en Arizona et passai une semaine dans la maison de Ai Gvhdi Waya, la Casa del Tierra Madre (maison de la terre mère) près de Sedona. Nous avons été initiés au recouvrement d’âmes et travail d’extraction ainsi que le diagnostic et la guérison par la plume et le cristal. Nous avons passé une semaine très intensive dans son pavillon dans le désert et par la suite Waya et moi-même avons continué à être en relation. Elle m’a appris énormément et continue à me soutenir dans le travail que je fais.
Elle m’a aidé à renouer les liens avec mes ancêtres metis-Cherokees, et à accepter tout ce que je suis, y compris ma voie particulière d’écrivain, qui est un mélange de scolaire et personnel.
L’année passée, Ruth la mère de Waya, décéda après une longue maladie et sa pipe sacrée m’a été léguée, à condition que je puisse rêver son nom, son genre, son gardien et son espèce. Je suis allé à la Casa pour aider à initier un autre chaman, j’ai reçu la pipe à cette époque avec l’instruction de la poser sous ma tête, sous mon lit et demander de recevoir les réponses à ces questions dans mes rêves. Je me suis réveillé à plusieurs reprises durant la nuit pour écrire les fragments de mes rêves et me rendormis en demandant plus de rêves. Cela m’a pris 10 rêves et deux nuits. Au troisième matin j’avais réunis toutes les réponses. Cela fût un processus stupéfiant.
Durant ces 12 années j’ai travaillé en même temps avec don Alverto Taxo, qui m’enseignait le travail avec les éléments et de “voler mon Condor”, ce qui signifiait apprendre des façons très précises d’écouter, suivre et honorer le coeur. Cela signifiait aussi apprendre à transformer la pensée et l’amener à une relation appropriée avec le coeur, en tant que son serviteur.
L’une des choses les plus valables que j’ai apprise avec lui était comment se connecter directement à la “Grande Force de la Vie” (Jatun) en ouvrant mon coeur et en saluant chaque élément, ou plante, ou personne ou n’importe quelle chose. “Tu Kuy Shunguwan Kuyanimi” sont les paroles Quechua d’un chant primordial utilisé dans quasiment chaque rituel et cérémonie et elles signifient “avec chaque partie de mon coeur je te salue!”
Mon travail avec don Alverto s’est focalisé sur le “ushai” (l’essence ou l’esprir) des plantes.
Chaque chose a un ushai mais pour moi le fait de pratiquer le salut de l’esprit des plantes, d’entrer en elles, m’a fait devenir plus présent, plus empli d’âme. Je voyais que ceci était une façon naturelle de recouvrement d’âme. De nombreux limpias (nettoyages) des Iachak Kichwa sont faits avec des fleurs, leurs esprits vous brossant, vous libérant d’énergies négatives mais également vous rendant plus présents, vous amenant dans le ici et maintenant. A travers l’enseignement de don Alverto j’ai appris comment pratiquer le recouvrement d’âme simplement en me connectant avec mon coeur et en aidant mes clients à faire de même lors des thérapies. J’ai découvert que même les pertes de bouts d’âmes post-traumatiques les plus tenaces revenaient naturellement en ligne si le client est suffisamment connecté au coeur, sait exactement comment l’écouter, l’ho norer et le protéger adéquatement. Ces découvertes m’ont aidé à développer des techniques puissantes et simples, que j’ai intégrées à des résultats de recherches psychothérapeutiques (Gendlin, Rogers, Nelson et autres) afin d’aider n’importe quel individu à trouver et accéder rapidement à la guidance par le coeur, à partir de son système de navigation, que j’ai été amené à appeler le NGS.
Ces enseignements deviennent des compétences des clients et sont très utiles dans le travail d’intégration avant et après le recouvrement d’âme. Pendant de nombreuses années j’ai travaillé également avec beaucoup de guérisseurs indigènes en Amérique, j’ai fait un voyage au Mexique pour étudier “plantas et medicinales” (les plantes et la médecine) et la sagesse curanderismo (des guérisseurs). Mais Ai Gvhdi Waya et don Alverto Taxo, ce sont eux mes grands maîtres.
Tout au long de cet apprentissage je continuai à travailler avec des clients et je commençai à pratiquer des quêtes de visions plus fréquentes et plus intenses pour moi-même, ainsi que pour les autres. Durant l’une de ces quêtes j’étais assis près de l’eau la nuit quand le somptueux thunderbird (oiseau de tonnerre) a surgi et planait au-dessus de l’eau. Je regardai les yeux dans les yeux de sa férocité. Puis il a commencé à m’arracher la chair de mon corps, couche après couche. Il arracha ma peau puis extirpa mes yeux de leurs orbites, malgré cela je pouvais toujours voir. Il me disait “tu vois, tu n’en as pas besoin pour Voir” Il continua à arracher les muscles et les viscères, finalement mon cerveau et mon cordon médullaire....et avec chaque part qu’il enlevait il disait “tu vois, tu n’est pas ceci non plus”. Finalement il ne restait plus que mes os, puis ils se sont désagrégés et ont commencé à danser et à cliqueter dans un beau rythme au milieu de l’obscurité. Je devins conscient qu’il ne restait plus rien qui puisse m’identifier en tant que moi....je n’étais aucune chose, cependant “ Je Suis”. Puis l’oiseau-tonnerre me dit “ceci est ta nature de noyau de pierre....ceci est le coeur. Ceci est ton axe central, vis à partir de là!”
Puis tous mes os ont été rassemblés, mes organes et ma chair nettoyée et remise en place. Après cette expérience, je me suis senti entièrement renouvelé et revigoré physiquement et spirituellement. Je me sentis saturé de présence et mon coeur s’était largement épanoui. Chaque chose semblait plus spacieuse et belle. Intérieurement je savais que j’avais trouvé mon axis mundi et j’étais enraciné dans la “réalité absolument réelle, durable et effective” tel qu’Eliade décrivait le sacré.
Cet événement, probablement le plus profond de ma vie, m’a montré qui je suis. Eliade avait nommé cette sorte d’expérience initiatique chamanique “la réduction au squelette”. Ceci m’était familier mais j’en avais pas saisi la signification jusqu’à ce que j’en fasse l’expérience, en direct et sans m’y attendre. Plus tard j’ai pu constater com me elle était similaire à d’autres traditions contemplatives, le “Direct Inquiry” (enquête du Soi directe) d’Advaita Vedanta, la méditation Chöd bouddhiste tibétaine, et les archétypes de mort/renaissance et le Soi, que Jung a décrit et démontré dans un processus alchimique. J’ai partagé l’expérience avec une de mes amies à Cambridge, une anthropologue et aussi une praticienne chamanique. Elle disait “tu ferais bien de te dépêcher de te couvrir”. Ce ne fût que peu de temps après que je compris son message. Grâce à cette nouvelle et solide connection au noyau ontologique de mon être, je me trouvais maintenant dans ma propre vérité et je ne tolérais plus rien qui soit faux ou une déception dans ma vie. Chaque chose qui n’était pas juste, qui n’était pas authentique commençait à s’écrouler....mon travail (business) s’écroulait, ainsi que mon mariage et chaque relation qui n’avait pas une base authentique était soit transformée ou mourait. J’ai tout perdu, ma maison, mon argent, pour un temps ma famille. Mais c’était ok. J’avais un sens profond que j’étais dans mon centre et que ma vie devait se réaligner afin que intérieurement et extérieurement ma vie ne faisait qu’”un”. Ce processus durait quelques années.
La base de ma vie, ma pratique et mon travail chamanique a sa racine dans ces expériences. Le chamanisme centré sur le coeur est une expression du Grand Esprit et des aides spirituels, s’exprimant à travers le coeur, le noyau absolu de votre être, l’axis mundi, comme l’appelait Eliade, d’une vie. Les fondements des consultations et guérisons chamaniques, de la médecine énergétique que j’enseigne (recouvrement d’âme et extraction), des rites sacrés et cérémonies pour la terre, des chants et des wounded healer training for apprentices (enseignement de la voie du guérisseur blessé pour les apprentis), tout cela est enraciné dans la connection au sacré, à travers le coeur et la transformation du mental et du système de croyances en un servi teur du coeur. L’entier du curriculum que j’offre aux apprentis présuppose cette sagesse expérimentale :
Chamanisme centré sur le coeur I (Initiation et réveil du chamane à l’intérieur de nous)
Chamanisme centré sur le coeur II (Médecine énergétique : recouvrement d’âme & extraction)
Dans la nature I: Quête de Vision
Dans la nature I: Enseignement du guérisseur blessé
Consultation chamanique centrée sur le coeur I : compétences des clients
Consultation chamanique centrée sur le coeur II: avancé
Je remercie tous mes maîtres, humains et non humains. Megwetch !
En tant que traductrice j’aimerais avertir les lecteurs que je suis une apprentie de Mikkal et que je ne connais pas toute la terminologie de la psychologie, surtout Jungienne. J’apporte donc mes connaissances linguistiques très limitées et certains termes sont traduits au plus près de ce que je pouvais trouver selon mon entendement.
Merci de votre compréhension.
Eva Morales
Autobiographie chamanique de Mikkal
A mes yeux, il y a deux façons bien connues de prendre le chemin chamanique. Les deux passages comprennent l’appel à un mode de vie chamanique. L’une des façons est que l’appel vienne à vous de façon inattendue : cela vous arri ve et vous n’avez que peu de choix en la matière. L’autre façon est qu’il existe un désir ou appel naturel intérieur pour prendre le chemin du chamane. Chacun de ces passages est tout aussi bon l’un que l’autre, et les deux chemins vous appellent à vivre votre vraie vie. Mon chemin s’est présenté de la première façon.
Quand j’avais 12 ans mon père m’a donné son studio comme chambre à coucher. Il s’agissait d’un grand espace avec une grande librairie séparée : des doubles fenêtres faisaient face à la forêt, qui n’était qu’à quelques mètres, et j’avais une salle de bains privée. J’étais un être solitaire et j’adorais me cacher dans la bibliothèque. J’aimais être assis à mon bureau près de la fenêtre et contempler la forêt. Souvent je grimpai par la fenêtre de la salle de bain pour me rendre sur le toit et regarder le coucher de soleil par-dessus les arbres et en automne et hiver admirer les arbres se profiler devant des ciels magenta. Je passais beaucoup de temps à joue r dans la forêt et à l’explorer. Un jour arriva enfin, où j’apportai des arbres dans ma chambre à coucher. Je rassemblais quelques grandes branches et les érigeais dans les quatre coins de ma chambre : je les peignais avec des couleurs fluorescentes afin qu’elles luisent dans la nuit. Ce fut une forêt magique dans la nuit; un espace de rêve dans lequel je m’attardais à explorer mes sensations et de vastes domaines d’imagination. Des petites fables émergeaient de ces rêveries, telles des fougères et des herbes poussant sur le sol de la forêt. Occasionnellement, des comètes traversèrent le ciel enchanté de ma chambre à coucher.
Un soir, quand j’avais à peu près 18 ans, je grimpai sur le toit pour regarder le coucher du soleil comme je l’avais fait tant de fois auparavant. Et cela est arrivé. La lumière dorée baignait l’épais feuillage de la forêt et le dessus des arbres; le brouillard du soir se posait comme de la fumée. De ce brouillard, comme formant une sorte de mira ge, une claire vision de mon futur a lentement pénétré ma « vue » – je me voyais clairement travaillant dans une forêt quelque part dans le monde, en train de guérir des gens comme si je les aidais à se reconnecter à l’esprit divin. Je savais alors que ceci allait être ma raison de vivre. J’appelle cela mon “premier éveil” mais je l’ai complètement mal interprété en pensant que “je devais devenir un pasteur chrétien”. Ainsi, au fil du temps, je suis allé au séminaire, je fus ordonné et j’eus une paroisse pendant trois ans. J’avais du plaisir à donner des cultes, spécialement pendant les changements de saison et les jours saints et j’aimais vraiment le travail de conseiller. La paroisse a grandi rapidement du fait de l’accroissement des activités pastorales et de conseils. Un ancien plutôt conservateur est venu se plaindre à moi en privé, me disant que l’église était plutôt devenue une policlinique. Bientôt il est devenu clair à mes yeux que d’être un pasteur chréti en n’était pas le bon moyen pour moi spirituellement ou socialement. J’étais plus un guérisseur spirituel qu’un pasteur. Ainsi je me suis résigné et j’ai pris un travail dans un centre de conseils. Ceci fût un acte décisif qui changea ma vie, car je me mis à conseiller de façon intuitive, faisant confiance à l’esprit divin pour me guider.
Les résultats furent étonnants, mais j’étais désorienté du fait que je savais comment faire des choses qui ne figuraient pas dans les livres de conseillers. Je ne savais pas ce que je faisais ou pourquoi cela fonctionnait. Je le faisais simplement. Puis un “deuxième éveil” se présenta. J’avais environ 32 ans.
Pendant des années j’avais remarqué des ailes d’oiseaux et des plumes dans les ombres des arbres durant la nuit. Je pensais que cela était normal et que n’importe qui pouvait voir ces ailes majestueuses. Je fus surpris quand je réalisai que ce ne fut pas le cas. Une fois que j’ai réalisé que je voyais d’une façon visionnaire et l es autres gens n’avaient pas les mêmes expériences, ceci devenait de plus en plus intéressant. Je commençai à vraiment prêter attention à ce que je “voyais”. Je m’asseyai dehors la nuit et regardai un arbre en particulier. Il se transforma en un arbre particulier et magique, avec un énorme serpent multicolore rampant dans ses branches.
Je pouvais regarder cet arbre à n’importe quel moment et au bout de quelques secondes je voyais ce serpent. Rapidement cette activité visionnaire s’est accrue. Je me rendis au travail en voiture un jour quand la route devant moi s’est fissurée et ouverte en un énorme abysse dans lequel ma voiture a plongé. Il y avait des êtres hallucinants dans les profondeurs; des dieux et des esprits, des visages et des masques luisants. En dessus de l’abysse se dressait un gigantesque oiseau-tonnerre. Je savais que j’étais entrain de conduire la voiture et que je devais me sortir de cette transe.
Quelques jours plus tard, en travaillant dans mon s ous-sol, je sentis un besoin spontané et urgent de danser. Je commençai à danser et remarquai que l’oiseau-tonnerre était là, dans la pièce avec moi. Nous nous fondions l’un dans l’autre puis nous séparions. Puis je tentai de me fondre en lui à nouveau mais cette fois-ci ce fut une expérience différente. Je le sentis comme un esprit humain.
Il parlait à l’intérieur de moi et me disait qu’il était mon arrière-grand-père Cherokee et qu’il était temps pour moi que je me réveille et que je réalise qui j’étais et ce que j’étais sensé faire ici-bas.
A ce moment-là je sus que j’avais besoin d’assistance pour m’aider à trouver le sens à ces expériences et à les contrôler. Je ne pensais pas du tout que j’étais fou – peut-être que je l’étais – mais je savais que j’avais besoin d’une sorte de maître. Je sentais que ce que j’étais entrain d’expérimenter était empreint d’un grand sens et que cela concernait mon travail dans cette vie.
Ce ne fût pas facile de trouver un maîtr e d’initiation il y a 30 ans. Je savais ce qu’un psychiatre ferait de moi. Finalement j’ai trouvé un superbe psychanalyste Jungien, T.J. Kapacinsakas, qui m’a déclaré qu’il était familier à ces phénomènes, qu’il appelait “éveil chamanique”. Il me dit que je devais entrer en contact avec un chamane et m’envoya dans l’Ontario du Nord pour deux semaines, où je reçus de l’aide et je fis une Quête de Vision sur le lac de Temagami, dans le territoire des Quêtes de Vision près de Bear Mountain. J’y ai rencontré Dave Knudsen qui conduisit la Quête et c’était lui, le maître d’initiation dont j’avais besoin à ce moment-là.
Durant cette quête je me suis profondément connecté à de nombreux esprits de la forêt, j’eus beaucoup de visions mais la principale, la vraie vision était une simple pierre, une pierre d’un brun bleuté, posée en face de moi. Je la touchai, la frottai plusieurs fois. Je l’ai humectée avec de l’eau en utilisant mes mains, et elle brillait avec des taches argent ées. J’étais attiré par sa solidité et sa simple beauté terrestre. Puis une voix silencieuse émergea “ceci est le noyau et l’essence de Toi et de ton travail de Vie; de vivre à partir de ce noyau solide qu’est le coeur et aider les autres à en faire autant.” Je réalisai que cette pierre était un talisman symbolique de ce que ma vie et mon travail devaient être.
J’ai interpellé le Grand Esprit et les esprits du lieu que je sentais près de moi et leur disais “je n’ai pas de maître, personne pour m’aider sur ce chemin.” La voix est revenue “nous allons t’apprendre” et je répondis “mais je devrai trouver une façon de pratiquer et d’en vivre”. Puis une voix silencieuse émergea et me dit que non seulement je pourrais mais je devrais me rendre à l’Université de Chicago, étudier et créer des structures pour y travailler. Des structures qui seraient une aide pour les autres et pour moi-même, dans le but de réveiller la culture moderne afin qu’elle soit à nouveau à coeur ouvert et honorant la terre.
J’ai donc écrit à Mircea Eliade, la seule figure que je connaissais qui était associée à des études chamaniques à Chicago. Ce fût lui qui introduisit le chamanisme au monde moderne il y a presque 60 ans avec son livre CHAMANISME : LES TECHNIQUES ARCHAIQUES DE L’EXTASE. J’avais de la chance ! Eliade me répondit et me convoqua. Je fis plusieurs voyages à son appartement de Hyde Park. Il me conseilla des lectures, me donna une structure conceptuelle, et ma première guidance comment procéder. Il m’invita à venir à Chicago pour étudier. La santé d’Eliade se déclinait à l’époque, il souffrait terriblement d’arthrite. Avant que j’arrive pour étudier avec lui académiquement à Chicago, son énorme bibliothèque personnelle a pris feu. Ce fut une grande perte pour lui et le signe qu’il arrivait à la fin de sa vie. Il décéda peu de temps après. J’étais dans une grande détresse et je ne savais avec qui étudier maintenant. J’ai vite eu connaissance du travail de Robert L. Moore, l’analyste Jungien et le collaborateur Victor Turner sur la structure et procédure des rituels. Le Dr Moore, lui aussi profondément influencé par Eliade a écrit un livre sur l’Archétype de l’initiation et le maître d’initiation. Ce fut Moore qui inventa ce terme “ritual elder/maître d’initiation”. Je me suis donc enrôlé tout à la fois à l’Université de Chicago, le séminaire théologique de Chicago, et l’Institut C.G. Jung de Chicago et avec l’encouragement du Dr Moore j’ai été capable de concilier et coordonner mes études de Jung et du chamanisme et finalement l’éthnopsychologie et l’antropologie médicale. Ce fût un régime d’études très riche. Plus tard il me demanda d’écrire un livre à ce sujet pour sa série dans Paulis Press sur Jung et la spiritualité. C’est ainsi qu’est né le livre JUNG AND SHAMANISM IN DIALOGUE (Jung et chamanisme en dialogue).
De nos jours, de nombreux chamanes-psychothérapeutes ont commencé par être psychologues ou thérapeute s et sont ensuite devenus chamanes. Pour moi cela s’est produit dans le sens inverse; le point crucial de mes études était de trouver des façons de m’adapter à la société moderne et de trouver des voies pour communiquer la valeur du chamanisme au monde moderne.
Robert L. Moore était ma première chaire de doctorat, et sous sa guidance j’ai tant appris en matière de direction d’initiations. Bientôt je me concentrai sur un deuxième doctorat en étant admis dans la classe du grand antropologiste médical Sudhir Kakar à l’Université de Chicago.
Fondamentalement, par ses propres recherches plus récentes Kakar a comblé un vide, laissé par Eliade pour moi et d’autres. Kakar a passé 3 ans sur le terrain, avec des chamanes indigènes, les interviewant, les filmant, comparant les idées avec les thérapies modernes et la psychanalyse.
Il a publié ses découvertes dans un livre célèbre : CHAMANES, MYSTIQUES ET MÉDECINS, et dans une variété de films documentaires. Il a développé l e nouveau domaine de la psychologie culturelle et a été le mentor de Erik Erikson à Harvard pour l’écriture de GHANDI’S TRUTH.
Mais dans cette classe, dans laquelle il n’y avait que des places debout, nous visionnions les films ethnographiques que Kakar avait tournés de chamanes du sud-est de l’Asie. Nous traduisions et analysions les aspects communs et les différences entre les structures et les procédures des guérisons rituelles. Robert Moore m’avait donné les ”yeux” pour voir des choses que sinon je n’aurais pas vues chez ces chamanes pratiquant leur art de guérison.
J’étais grandement inspiré et encouragé par le Dr Kakar, car grâce à son travail j’ai trouvé une voie pour amener au grand public une prise de conscience et une légitimité du pouvoir guérisseur que le chamanisme pouvait apporter à la culture moderne occidentale, imbue de matérialisme et de rationalisme. Un jour, j’ai rassemblé mon courage et j’ai demandé au Dr Kakar s’il voulait bien faire une confé rence dans mon comité de dissertations et il a généreusement accepté.
Mais pendant cette conversation je lui ai parlé de mon propre travail et expérience chamaniques.
Il fut fasciné et voulait connaître des détails de mon histoire. La prochaine chose portée à ma connaissance, était que je devenais le sujet d’une matière de diverses classes. Le titre du cours était “Systèmes de guérison à travers les cultures”. Kakar me considérait comme un spécimen de terrain de l’Amérique du Nord, donnant un document humain vivant aux étudiants et aux professeurs d’anthropologie, de divinités et de sciences comportementales.
Ce fût étrange et en même temps exhilarant, car tout à coup je retrouvais mon ancienne façon de vivre et de travailler devenir un sujet d’intérêt primordial. Le plus étrange est que plusieurs autres étudiants sortaient de leur cachette pour parler de leurs propres expériences chamaniques. Nous formions un petit consortium nous réunissant une fois par semaine po ur partager des idées et apprendre les uns des autres. Ce fût un sentiment magnifique d’avoir des pairs, et rapidement j’appris comme il était important et encourageant pour des chamanes (débutants ou affirmés) d’avoir une communauté. Une des grandes amitiés qui s’est forgée pendant tout ce temps était avec Dr David Dalrymple, un analyste Jungien intéressé par le chamanisme et la psychologie archétypale et qui travaillait sur son deuxième doctorat et était mon camarade de classe. Il attira mon attention sur quelques thèmes initiatiques chamaniques qu’il observait chez ses patients analysés.
A la fin de mes études à Chicago, j’avais écrit deux livres, PSYCHOTHERAPY AND THE SACRED (la psychothérapie et le sacré) et JUNG AND SHAMANISM IN DIALOGUE (Jung et le chamanisme en dialogue). Ces deux livres m’ont aidé à développer une structure solide et éthique pour l’intégration du chamanisme et de la psychothérapie dans un contexte moderne, et avec le temps ils ont aidé d’autr es à faire de même. D’une part grâce aux propos de Kakar sur la couverture de mon livre et d’autre part parce que mon ami David Dalrymple, qui est maintenant président de la National Association for the Advancement of Psychoanalysis (NAAP), un collège certifiant pour des psychologues Freudiens, Adleriens et Jungiens, mon livre a été soumis au comité du Gradiva Awards en vue d’être nominé. Le résultat fût que en 1996 PSYCHOTHERAPY AND THE SACRED a gagné une nomination Gradiva Award pour sa contribution à la psychanalyse et spiritualité, à l’Université de New York. J’en serai toujours reconnaissant à mon ami David Dalrymple. Il m’a aidé à entrer dans la culture, ce qui fût une de mes raisons principales d’avoir été à Chicago. David Dalyrimple m’a présenté à James Hillman et Robert Bly et m’a placé à côté d’eux à la table du dîner du Gradiva Awards à l’Université de New York. L’échange d’idées entre nous fût un événement que je n’oublierai jamais. Hillmann, connu pour sa psycho logie de l’âme archétypale a reçu un prix Gradiva pour son documentaire sur la dépression appelé “Something Blue”. Bly a reçu un prix Gradiva pour sa contribution à la psychanalyse par la poésie. Ce fût Bly qui engendra le “men’s movement” (mouvement de l’homme) avec son livre pionnier IRON JOHN mais ce fût sa poésie qui a touché les paysages intérieurs (inscape) de désolation et a fait croître la conscience écologique et honorant la terre.
Mon deuxième livre JUNG AND SHAMANSIM IN DIALOGUE en est à sa deuxième édition et est utilisé comme texte de référence dans les Instituts Jungiens et de nombreux programmes psychologiques à travers les Etats Unis et l’Europe. Ces livres, ainsi que mon éducation entière à Chicago ont été inspirés et en partie dirigés par mes propres “guides spirituels” qui m’ont aidé à voir des choses et à écrire des choses qui ont crée les structures conceptuelles et légitimes dans lesquelles je pouvais travailler. Tout ceci, y compris le prix Grav ida fût une sorte de rite de passage pour moi, qui m’a convaincu que je pouvais et que tout un chacun pouvait créer et apporter de réels changements dans le monde.
Pendant et après Chicago je bâtissais un grand centre de consultations dans le sud-ouest du Michigan et commençais à travailler avec deux de mes mentors chamaniques. Ai Gvhdi Waya fût mon enseignant métis Cherokee et don Alverto Taxo mon enseignant Kichwa équadorien. Je n’ai pas cherché Waya. Elle est une chamane métis-Cherokee venant d’une longue lignée de guérisseurs par le clan des loups de son père. Elle avait lu quelque chose que j’avais écrit, vu que je traitais de Jung et du chamanisme et elle pensait que je pourrais bénéficier d’une initiation de sa part avec deux autres Jungiens. Au début des années nonante je voyageais en Arizona et passai une semaine dans la maison de Ai Gvhdi Waya, la Casa del Tierra Madre (maison de la terre mère) près de Sedona. Nous avons été initiés au recouvrement d’âmes et travail d’extraction ainsi que le diagnostic et la guérison par la plume et le cristal. Nous avons passé une semaine très intensive dans son pavillon dans le désert et par la suite Waya et moi-même avons continué à être en relation. Elle m’a appris énormément et continue à me soutenir dans le travail que je fais.
Elle m’a aidé à renouer les liens avec mes ancêtres metis-Cherokees, et à accepter tout ce que je suis, y compris ma voie particulière d’écrivain, qui est un mélange de scolaire et personnel.
L’année passée, Ruth la mère de Waya, décéda après une longue maladie et sa pipe sacrée m’a été léguée, à condition que je puisse rêver son nom, son genre, son gardien et son espèce. Je suis allé à la Casa pour aider à initier un autre chaman, j’ai reçu la pipe à cette époque avec l’instruction de la poser sous ma tête, sous mon lit et demander de recevoir les réponses à ces questions dans mes rêves. Je me suis réveillé à plusieurs reprises durant la nuit pour écrire les fragments de mes rêves et me rendormis en demandant plus de rêves. Cela m’a pris 10 rêves et deux nuits. Au troisième matin j’avais réunis toutes les réponses. Cela fût un processus stupéfiant.
Durant ces 12 années j’ai travaillé en même temps avec don Alverto Taxo, qui m’enseignait le travail avec les éléments et de “voler mon Condor”, ce qui signifiait apprendre des façons très précises d’écouter, suivre et honorer le coeur. Cela signifiait aussi apprendre à transformer la pensée et l’amener à une relation appropriée avec le coeur, en tant que son serviteur.
L’une des choses les plus valables que j’ai apprise avec lui était comment se connecter directement à la “Grande Force de la Vie” (Jatun) en ouvrant mon coeur et en saluant chaque élément, ou plante, ou personne ou n’importe quelle chose. “Tu Kuy Shunguwan Kuyanimi” sont les paroles Quechua d’un chant primordial utilisé dans quasiment chaque rituel et cérémonie et elles signifient “avec chaque partie de mon coeur je te salue!”
Mon travail avec don Alverto s’est focalisé sur le “ushai” (l’essence ou l’esprir) des plantes.
Chaque chose a un ushai mais pour moi le fait de pratiquer le salut de l’esprit des plantes, d’entrer en elles, m’a fait devenir plus présent, plus empli d’âme. Je voyais que ceci était une façon naturelle de recouvrement d’âme. De nombreux limpias (nettoyages) des Iachak Kichwa sont faits avec des fleurs, leurs esprits vous brossant, vous libérant d’énergies négatives mais également vous rendant plus présents, vous amenant dans le ici et maintenant. A travers l’enseignement de don Alverto j’ai appris comment pratiquer le recouvrement d’âme simplement en me connectant avec mon coeur et en aidant mes clients à faire de même lors des thérapies. J’ai découvert que même les pertes de bouts d’âmes post-traumatiques les plus tenaces revenaient naturellement en ligne si le client est suffisamment connecté au coeur, sait exactement comment l’écouter, l’ho norer et le protéger adéquatement. Ces découvertes m’ont aidé à développer des techniques puissantes et simples, que j’ai intégrées à des résultats de recherches psychothérapeutiques (Gendlin, Rogers, Nelson et autres) afin d’aider n’importe quel individu à trouver et accéder rapidement à la guidance par le coeur, à partir de son système de navigation, que j’ai été amené à appeler le NGS.
Ces enseignements deviennent des compétences des clients et sont très utiles dans le travail d’intégration avant et après le recouvrement d’âme. Pendant de nombreuses années j’ai travaillé également avec beaucoup de guérisseurs indigènes en Amérique, j’ai fait un voyage au Mexique pour étudier “plantas et medicinales” (les plantes et la médecine) et la sagesse curanderismo (des guérisseurs). Mais Ai Gvhdi Waya et don Alverto Taxo, ce sont eux mes grands maîtres.
Tout au long de cet apprentissage je continuai à travailler avec des clients et je commençai à pratiquer des quêtes de visions plus fréquentes et plus intenses pour moi-même, ainsi que pour les autres. Durant l’une de ces quêtes j’étais assis près de l’eau la nuit quand le somptueux thunderbird (oiseau de tonnerre) a surgi et planait au-dessus de l’eau. Je regardai les yeux dans les yeux de sa férocité. Puis il a commencé à m’arracher la chair de mon corps, couche après couche. Il arracha ma peau puis extirpa mes yeux de leurs orbites, malgré cela je pouvais toujours voir. Il me disait “tu vois, tu n’en as pas besoin pour Voir” Il continua à arracher les muscles et les viscères, finalement mon cerveau et mon cordon médullaire....et avec chaque part qu’il enlevait il disait “tu vois, tu n’est pas ceci non plus”. Finalement il ne restait plus que mes os, puis ils se sont désagrégés et ont commencé à danser et à cliqueter dans un beau rythme au milieu de l’obscurité. Je devins conscient qu’il ne restait plus rien qui puisse m’identifier en tant que moi....je n’étais aucune chose, cependant “ Je Suis”. Puis l’oiseau-tonnerre me dit “ceci est ta nature de noyau de pierre....ceci est le coeur. Ceci est ton axe central, vis à partir de là!”
Puis tous mes os ont été rassemblés, mes organes et ma chair nettoyée et remise en place. Après cette expérience, je me suis senti entièrement renouvelé et revigoré physiquement et spirituellement. Je me sentis saturé de présence et mon coeur s’était largement épanoui. Chaque chose semblait plus spacieuse et belle. Intérieurement je savais que j’avais trouvé mon axis mundi et j’étais enraciné dans la “réalité absolument réelle, durable et effective” tel qu’Eliade décrivait le sacré.
Cet événement, probablement le plus profond de ma vie, m’a montré qui je suis. Eliade avait nommé cette sorte d’expérience initiatique chamanique “la réduction au squelette”. Ceci m’était familier mais j’en avais pas saisi la signification jusqu’à ce que j’en fasse l’expérience, en direct et sans m’y attendre. Plus tard j’ai pu constater com me elle était similaire à d’autres traditions contemplatives, le “Direct Inquiry” (enquête du Soi directe) d’Advaita Vedanta, la méditation Chöd bouddhiste tibétaine, et les archétypes de mort/renaissance et le Soi, que Jung a décrit et démontré dans un processus alchimique. J’ai partagé l’expérience avec une de mes amies à Cambridge, une anthropologue et aussi une praticienne chamanique. Elle disait “tu ferais bien de te dépêcher de te couvrir”. Ce ne fût que peu de temps après que je compris son message. Grâce à cette nouvelle et solide connection au noyau ontologique de mon être, je me trouvais maintenant dans ma propre vérité et je ne tolérais plus rien qui soit faux ou une déception dans ma vie. Chaque chose qui n’était pas juste, qui n’était pas authentique commençait à s’écrouler....mon travail (business) s’écroulait, ainsi que mon mariage et chaque relation qui n’avait pas une base authentique était soit transformée ou mourait. J’ai tout perdu, ma maison, mon argent, pour un temps ma famille. Mais c’était ok. J’avais un sens profond que j’étais dans mon centre et que ma vie devait se réaligner afin que intérieurement et extérieurement ma vie ne faisait qu’”un”. Ce processus durait quelques années.
La base de ma vie, ma pratique et mon travail chamanique a sa racine dans ces expériences. Le chamanisme centré sur le coeur est une expression du Grand Esprit et des aides spirituels, s’exprimant à travers le coeur, le noyau absolu de votre être, l’axis mundi, comme l’appelait Eliade, d’une vie. Les fondements des consultations et guérisons chamaniques, de la médecine énergétique que j’enseigne (recouvrement d’âme et extraction), des rites sacrés et cérémonies pour la terre, des chants et des wounded healer training for apprentices (enseignement de la voie du guérisseur blessé pour les apprentis), tout cela est enraciné dans la connection au sacré, à travers le coeur et la transformation du mental et du système de croyances en un servi teur du coeur. L’entier du curriculum que j’offre aux apprentis présuppose cette sagesse expérimentale :
Chamanisme centré sur le coeur I (Initiation et réveil du chamane à l’intérieur de nous)
Chamanisme centré sur le coeur II (Médecine énergétique : recouvrement d’âme & extraction)
Dans la nature I: Quête de Vision
Dans la nature I: Enseignement du guérisseur blessé
Consultation chamanique centrée sur le coeur I : compétences des clients
Consultation chamanique centrée sur le coeur II: avancé
Je remercie tous mes maîtres, humains et non humains. Megwetch !
C. Michael Smith Ph.D.
ShamanicAR@aol.com
ShamanicAR@aol.com
Traitement du mérite
Je mérite.
Je mérite toutes les bonnes choses. Pas seulement quelques bonnes choses, pas seulement une petite partie des bonnes choses, mais toutes les bonnes choses. je dépasse maintenant toutes les pensées négatives, restrictives. J'abandonne et laisse aller toutes les limitations de mes parents. Je les aime mais je vais plus loin qu'eux. Je ne suis pas leurs opinions négatives, ni leurs croyances limitantes. Je ne suis ligoté par aucune des peurs et aucun des préjugés de la société dans laquelle je vis. Je ne m'identifie plus a la moindre limitation, quelle qu'elle soit.
Dans mon esprit, ma liberté est totale. Je vais maintenant vers un nouvel espace de conscience, où je suis déci dé à me voir différemment. Je suis décidé a créer de nouvelles pensées sur moi-même et sur ma vie. Ma nouvelle façon de penser se transforme en de nouvelles expériences.
Maintenant, je sais et j'affirme que je ne fais qu'un avec la Puissance de prospérité de l'univers. En tant que tel, je prospère maintenant dans tous les domaines. Tout est possible pour moi. je mérite de vivre, d'être comblé par la vie. Je mérite l'amour, de l'amour en abondance. Je mérite une bonne santé. Je mérite de vivre confortablement et de prospérer. Je mérite la joie et le bonheur. Je mérite la liberté d'être tout ce que je peux être. Je mérite davantage que cela. Je mérite toutes les bonnes choses.
L'univers est tout à fait prêt à manifester mes nouvelles croyances. J'accepte cette vie d'abondance avec joie, plaisir et gratitude. Car je la mérite. Je l'accepte ; je sais que cela est vrai.
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